La Lune, enjeu géopolitique et économique de plus en plus crédible

Les carburants fossiles ne sont pas la seule ressource qui commence à manquer sur Terre. Prenez par exemple l’hélium. Jadis abondant, ses réserves sont en train de péricliter, notamment aux Etats-Unis, et pourraient s’éteindre d’ici la fin du siècle. C’est ennuyeux : l’hélium nous est utile dans de nombreux domaines : soudure manuelle, détections de fuites, IRMs et… refroidissement des réacteurs nucléaires.

Heureusement, il existe une source illimitée en hélium : celui que notre Soleil dégage sans cesse dans l’espace avec ce qu’on appelle le vent solaire. Problème : il faudra aller le chercher sur la Lune car, sur Terre, l’atmosphère qui nous protège empêche l’hélium de se déposer à la surface.

Oubliez l’idée d’un retour sur la Lune façon Apollo, pour la grandeur de l’humanité ou pour la science. La prochaine course à la Lune aura l’allure d’une ruée vers l’or. Car, au-delà de l’hélium, notre satellite est riche en « terres rares » tels que l’europium et le tantalum, cruciaux dans les domaines de l’électronique et de l’énergie verte, dont nous pourrions manquer bientôt également.

Moon

Image tirée du film "Moon" de Duncan Jones où Sam Rockwell incarne l'employé d'une société minière

Évidemment, aucune mine n’ouvrira sur la Lune tant qu’une entreprise n’y verra pas de profits à faire. Mais les autres contraintes – d’ordre techniques notamment – tendent à s’amenuiser. Par exemple, la question des ressources en eau de la Lune n’est plus vraiment un sujet de préoccupation tant ses pôles en regorgent.

Autre indice d’un regain d’intérêt pour notre satellite : certains projets prennent des aspects de plus en plus concrets et mentionnent ouvertement et sans complexe l’exploitation minière de la Lune parmi leurs objectifs. C’est le cas du plan doté de 15 milliards de dollars proposé par l’ancien astronaute Jack Schmitt, premier géologue et dernier homme à avoir posé le pied sur la Lune, ou de la start-up Moon Express, qui ambitionne de fournir les moyens de transports destinés aux projets d’exctraction.

Si vous vous dites qu’il s’agit de projets un peu fous, attendez de voir ce que proposent d’autres acteurs. Telle l’entreprise japonaise Shimzu Corporation qui milite pour une idée à coucher dehors : recouvrir l’équateur de notre satellite d’un anneaux de panneaux solaires de plusieurs centaines de kilomètres de large pour alimenter la Terre en énergie. De telles propositions rendent les projets d’extraction minière de la Lune bien triviaux en comparaison.

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2 commentaires pour La Lune, enjeu géopolitique et économique de plus en plus crédible

  1. Ping : Huit raisons de retourner sur la Lune | Spatiales

  2. Marc dit :

    Avec beaucoup de retard (près d’un an, autant dire une éternité, dans le monde du blog), voici un petit ajout au sujet, juste pour dire qu’il est toujours d’actualité (si ça se trouve, il a été retraité dans ce même blog plusieurs fois depuis) : http://business-reporter.co.uk/2012/05/space-invaders/?goback=.gde_104436_member_116296532

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